7 janvier 2016

Brume de l’Aube

 

Date : De Janvier 2016 à Mars 2016
Longueur : 36 330 mots pour 4 chemins
Voilà bientôt mille ans qu’on lui a pris son enfant. Depuis la nuit de l’enlèvement, la déesse Heilée n’attendait qu’une seule chose : que le portail entre les mondes s’ouvre enfin et qu’elle puisse quitter le domaine des dieux de la lumière. Aujourd’hui, elle arpente le monde des hommes, d’Ouest en Est, avec pour seul objectif de rejoindre le domaine des dieux sombres et de retrouver sa fille. Dans cette histoire interactive, le chemin qu’elle choisira aura d’importantes conséquences sur leurs retrouvailles.

 

Cinq battements de cœur. Pas un de plus. Les épaules couvertes d’un drap blanc, Heilée traverse la demeure des dieux. La même démarche hâtive, la même inquiétude teintée d’effroi que les mille précédentes nuits.

Et toujours, ces cinq battements qui résonnent sourdement dans ses tempes, lorsqu’à l’ouverture des fins rideaux de satin l’accueille une brise glaciale.

La fenêtre ouverte, et un battement. Le lit défait, un autre battement. Des traces de lutte, un troisième battement. Quelques gouttes de sang ; le quatrième. Au cinquième, tout s’assombrit.

Elle ne se réveille pas en sueur, haletante. Pas après un millénaire de peine, de souffrance et de cauchemars. Du même cauchemar, nuit après nuit. Les yeux clos, elle se love encore quelques instants dans les ténèbres. Un comble, pour l’une des déesses de la lumière.

L’étreinte du monde des rêves la délaisse peu à peu. Son corps, contre son gré, regagne la réalité. Ses sensations reviennent l’une après l’autre.

D’abord son ouïe, que caressent les lointaines mélodies d’oiseaux. Puis le contact de sa peau sur sa robe blanche, de sa robe sur son matelas de végétation. Le souffle du vent sur ses pieds toujours nus. Vient enfin l’odeur de l’humus, des fleurs à côté desquelles elle repose, de l’herbe gorgée de rosée.

Lentement, l’âme de la forêt entre en elle à travers ses sens.

Mais tant qu’elle n’a pas ouvert les yeux, rien ne l’oblige à faire partie de ce monde ci.

Pourtant, en l’absence de son ancien compagnon, qui d’autre qu’elle peut mener sa tâche à bien ?

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